Objectif Alimentation n°14, Octobre 2024
La mi-vie : une période de transition et une fenêtre cruciale de prévention
La cinquantaine est une période charnière marquée par des changements sociaux et physiologiques majeurs. Elle représente une phase de transition où il est encore possible d’intervenir pour limiter et ralentir l’apparition de pathologies liées au vieillissement.
Une période de transition marquée par de nouveaux défis
Entre 40 et 60 ans, les individus traversent une série de changements : des individus en pleine activité se projettent progressivement vers la retraite. Sur le plan social, cette période peut être marquée par des transitions telles que le départ des enfants du foyer (souvent appelé « syndrome du nid vide ») et d’autres changements au sein des dynamiques familiales et professionnelles. Pour beaucoup, cette accumulation de bouleversements confère à la mi-vie un rôle de pivot dans le parcours de vie.
Des habitudes alimentaires qui évoluent
Bien que la mi-vie n’implique pas toujours une rupture drastique dans l’alimentation, elle s’accompagne d’une évolution notable des choix alimentaires. Dans l’étude INCA 3, une hausse de la consommation de fruits, de légumes et de viande est observée, tandis que celle des viennoiseries, les féculents et les sandwichs est en déclin. Cette modification des habitudes peut s’expliquer par divers facteurs, dont une sensibilité accrue aux questions de santé et une amélioration du pouvoir d’achat. Ces données de l’INCA 3 révèlent aussi une grande diversité dans les trajectoires alimentaires individuelles à cet âge.
Une conscience accrue de la santé, mais des comportements imparfaits
Bien que les 40-60 ans se sentent plus concernés par leur santé, leurs comportements ne sont pas toujours exemplaires. Tabagisme, consommation excessive d’alcool, manque de sommeil, sédentarité et inactivité physique sont courants, tout comme le non-respect des recommandations de consommation quotidienne de cinq fruits et légumes. Ces comportements varient aussi en fonction du sexe : la baisse de l’activité physique et l’augmentation de la sédentarité, préoccupations générales dans cette tranche d’âge, semblent cependant plus marquées chez les femmes en péri-ménopause.
L’émergence de pathologies chroniques
Les pathologies chroniques commencent souvent à se manifester autour de 45-50 ans, avec des taux croissants d’hypertension, de cancers, de diabète, d’obésité et de dépression. Ces maladies, qui s’installent progressivement, engendrent des risques de comorbidités comme les maladies cardiovasculaires ou la dénutrition et influencent les conditions de vieillissement.
Faire des choix de vie sains à la mi-vie pour vieillir en bonne santé
Il n’est jamais trop tard pour agir ! Les recherches soulignent que les choix de vie faits dès 40 ans peuvent avoir des effets durables sur le vieillissement et les risques de fragilité. Une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, et l’absence de tabac constituent des piliers d’un vieillissement en bonne santé. Cependant, ces pratiques saines sont souvent impactées par des inégalités sociales et territoriales, qui aggravent les disparités dans la prévalence des maladies chroniques et l’espérance de vie.
En conclusion
La mi-vie demeure une période favorable pour initier ou renforcer des habitudes de vie saines. Ces choix influencent non seulement la qualité de vie, mais aussi la santé à long terme. C’est un moment propice à la réévaluation et à l’adaptation, où les actions de prévention peuvent jouer un rôle décisif dans le vieillissement en bonne santé.