Influence du mode de vie et de l’alimentation sur le microbiote intestinal : cas d’étude au Cameroun
Laure SEGUREL
Musée de l’Homme - CNRS –MNHN –Université Paris Diderot – Sorbonne Paris Cité
Laure Ségurel est chargée de recherche au CNRS en anthropologie génétique. Basée au Musée de l’Homme à Paris, elle s’intéresse principalement à la manière dont les populations humaines s’adaptent à leur environnement. En particulier, elle cherche à comprendre comment les populations ont génétiquement évolué en réponse à l’alimentation. D’une part, il s’agit de comprendre les adaptations qui ont eu lieu lors de la révolution néolithique, une transition culturelle majeure il y a environ 10 000 ans qui a été marquée par les débuts de l’agriculture et de l’élevage et au cours de laquelle diverses populations se sont mises à consommer en quantité des céréales et des produits laitiers. Pour cela, Laure Ségurel étudie la diversité génomique humaine et cherche à détecter les signatures de la sélection naturelle. D’autre part, la révolution industrielle a également été marquée par de profondes modifications alimentaires. Bien que le génome humain n’ait pas eu le temps de s’adapter à ces contraintes trop récentes, les bactéries intestinales, elles, semblent avoir déjà évolué, ce qui n’est pas sans effet sur notre santé. Laure Ségurel étudie ainsi le microbiote intestinal de populations non-industrielles pour comprendre l’intime relation entre l’Homme et ses bactéries.
Projet de recherche «Influence du mode de vie et de l’alimentation sur le microbiote intestinal : cas d’étude au Cameroun»
Les êtres humains sont constitués non seulement de cellules humaines, mais également de microorganismes présents entre autres en grande quantité dans le tube digestif. Ce microbiote intestinal effectue des fonctions importantes pour son hôte, comme la digestion de certains aliments ou la production de vitamines, et est associé à des maladies comme l’obésité. Il est donc crucial de décrire les variations du microbiote intestinal entre individus et de comprendre comment elles sont influencées par notre mode de vie, notamment notre alimentation.
Cependant, actuellement, ce microbiote a été très largement étudié dans des populations industrialisées. L’objectif de ce projet est donc de caractériser le microbiote intestinal d’individus ayant des modes de vies plus variés (milieu rural et urbain au Cameroun et migrants en France), et de collecter des données sur leur nutrition, pour mieux comprendre comment le microbiote fait face à l’industrialisation et ses conséquences sur notre santé.