La santé des femmes de 45 à 65 ans au programme de la recherche
C’est un paradoxe : alors que la ménopause est une transition hormonale normale qui concerne toutes les femmes (et donc la moitié de la population mondiale !) et impacte sur leur santé (osseuse, cardiovasculaire, …), elle a longtemps été le parent pauvre de la recherche1. Mais la situation évolue !
La recherche avance…
Dans plusieurs pays, la recherche commence en effet à suivre des cohortes de femmes. L’étude britannique MWS2 (Million Women Study) a recruté 1,3 million de femmes britanniques âgées de 50 à 64 ans et suivi leur risque de cancer du sein. Aux États-Unis, l’étude SWAN3 (Study of Women’s Health Across the Nation) observe depuis 1994 les changements physiques, biologiques, psychologiques et sociaux chez près de 3 000 femmes âgées de 40 à 55 ans. Cette étude a par exemple révélé en 2021 que les femmes souffrant de bouffées de chaleur fréquentes et persistantes couraient un risque accru de maladie cardiovasculaire4. En France, l’étude ESTHER mesure le risque de thrombose chez les femmes avec un traitement hormonal de substitution5.
… mais a besoin de soutiens
Mais la recherche a besoin de soutiens pour avancer. Aussi, certains acteurs s’engagent. C’est le cas de l’Institut Danone avec la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) dans le cadre de leur Prix de Recherche pour les Sciences de l’Alimentation. L’Institut Danone et la FRM soulignent le manque notable de données nutritionnelles spécifiques à la population des femmes, en particulier les ajustements alimentaires et nutritionnels nécessaires durant cette période de vie des femmes (45-65 ans) demeurent mal connus.
Dans ce contexte, les deux partenaires incitent à une exploration approfondie pour mieux comprendre et répondre aux besoins spécifiques des femmes et ont lancé leur appel à projets sur le thème « Santé de la femme, alimentation, nutrition et style de vie ». Son objectif : soutenir des projets de recherche pluridisciplinaires, innovants, originaux, en privilégiant ceux qui adoptent une approche interdisciplinaire, intégrant la santé des femmes, la nutrition, l’alimentation, et les autres enjeux liés à cette période de vie. Une pierre à l’édifice qui devrait contribuer, demain, à mieux comprendre les besoins nutritionnels et alimentaires des femmes.
Cet article a été rédigé dans le cadre du soutien apporté par l’Institut Danone à La Ménopause fait son cinéma.
La ménopause fait son cinéma est un événement imaginé et organisé par leCollectif Passerelles & co. L’objectif ? Lever les tabous sur la ménopause, partager des informations et les transmettre…
En un mot, tisser des passerelles entre les générations, entre les femmes mais aussi avec les hommes, pour que la ménopause soit considérée dans tous les pans de la société.
La ménopause fait son cinéma ce sont dix projections-débats organisées aux quatre coins de la France avec des professionnels de la santé des femmes et des témoins engagés pour échanger en toute confiance et sans complexes sur la ménopause.
[1] FRM, https://www.frm.org/fr/sante-femmes#enjeu-prioritaire
[2] https://www.ceu.ox.ac.uk/research/the-million-women-study
[3] https://www.swanstudy.org
[4] Thurston RC, Aslanidou Vlachos HE, Derby CA, Jackson EA, Brooks MM, Matthews KA, Harlow S, Joffe H, El Khoudary SR. Menopausal Vasomotor Symptoms and Risk of Incident Cardiovascular Disease Events in SWAN. J Am Heart Assoc. 2021 Feb 2;10(3):e017416. doi: 10.1161/JAHA.120.017416.
[5] Canonico M, Scarabin PY. Traitement hormonal de la ménopause et risque de thrombose veineuse : l’étude ESTHER ouvre de nouvelles perspectives [Hormone therapy and risk of venous thromboembolism: new insights from the ESTHER study]. Med Sci (Paris). 2008 Mar;24(3):228-31. French. doi: 10.1051/medsci/2008243228.
